Préparatifs d’une cérémonie traditionnelle à Bali
Préparatifs d’une cérémonie traditionnelle à Bali
En voyage de noces à Bali, nous faisons étape à étape à Ubud, capitale culturelle située au centre de l’île, et louons un scooter pour explorer la campagne environnante à notre rythme, sans programme spécifique afin de nous arrêter quand bon nous semble. En quête d’authenticité, nous espérons avoir la chance d’assister à une cérémonie traditionnelle.
Un temple en fête
Entre Kintamani et Ubud, alors que nous traversons un village sur notre deux-roues, une musique nous interpelle. La mélodie vient d’un temple. Nous faisons part de notre curiosité à un habitant qui entre dans l’édifice, mais il nous indique poliment que nous ne sommes pas les bienvenus. En effet, le village est en pleine fête à laquelle les touristes ne sont pas conviés. Nous nous retirons alors pour reprendre notre route.
L’effervescence au village
Quelques kilomètres plus loin, un autre village retient notre attention. Des penjors, longs bambous joliment décorés, sont placés le long de la route principale. Les habitants sont particulièrement bien apprêtés. Les femmes portent le kebaya, superbe chemisier à manches longues en dentelle blanche, sur lequel est nouée une ceinture en tissu jaune. Autour de leur taille, elles positionnent un sarong de couleur vive d’une manière bien précise pour couvrir leurs jambes. Elles sont toutes coiffées d’un chignon, pour rappeler celui de la princesse Drupadi, surmonté d’un fin bandeau blanc. Les hommes, en blanc de la tête aux pieds, portent eux aussi l’habit traditionnel et sont coiffés d’un « udeng ». Même les statues sont habillées d’un tissu à carreaux noirs et blancs. Dans les croyances balinaises, les objets inanimés tels que les statues, les arbres ou les roches peuvent être habités par un esprit et sont de ce fait entourés d’un tissu appelé « saput poleng ».
Nous nous arrêtons devant ce qui nous semble être le temple, magnifiquement décoré. On retrouve le blanc, symbole de pureté, et le jaune, signe de bonheur et de prospérité, dans tous les ornements. Notre sarong enfilé en signe de respect, nous tentons une nouvelle fois notre chance en nous approchant. A l’entrée de l’édifice, un homme d’un certain âge procède à un rituel de bénédiction. Sans rien lui demander, il nous bénit et dépose quelques grains de riz sur nos fronts, puis il nous invite à entrer dans le temple.
Le Barong et les offrandes
A l’intérieur, nous sommes accueillis par un homme qui se présente comme étant professeur de cuisine. Il nous explique que tous les habitants du village s’affairent dans les préparatifs d’une grande cérémonie ayant lieu le lendemain. Puis, il nous conduit devant un splendide Barong : il s’agit d’une des créatures les plus importantes de la mythologie balinaise. Son origine précède l’arrivée de l’hindouisme sur l’île, à l’époque où les indigènes d’Indonésie pratiquaient des rituels animistes. Il est le « Basnapati rajah », c’est-à-dire le seigneur de la forêt. Incarnant le bien, il s’oppose à la sorcière maléfique Rangda, symbole du mal, qui contrôle les mauvais esprits. Le combat entre le bien et le mal est ainsi mis en scène dans la danse traditionnelle balinaise connue sous le même nom de « Barong ». C’est également le nom du magnifique masque sacré de la créature porté par les danseurs pour l’incarner. Considéré comme objet sacré, il est béni avant chaque danse avec de l’eau sacrée provenant du Mont Agung et des offrandes.
Chaque région a sa propre déclinaison de Barong. Le plus répandu, notamment autour de Gianyar, est le Barong Ket. C’est celui-ci que nous avons eu l’honneur de découvrir. Il ressemble à un lion avec de gros yeux globuleux et de grandes dents. Sa longue barbe noire est ornée de fleurs. Une habitante du village nous fait remarquer que chaque détail du visage du Barong est confectionné avec des denrées alimentaires comme du riz, des pois ou encore des haricots rouges. Quant à sa fourrure, elle est réalisée à partir d’épis de blé. Nous remarquons la nourriture (ananas, bananes, maïs…) disposée autour de la créature. Il s’agit d’offrandes préparées pour la cérémonie du lendemain.
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La préparation des cochons
Le professeur de cuisine nous invite ensuite à voir la préparation des cochons. Nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre. Nous le suivons en scooter et quelques ruelles plus loin, nous arrivons sous une halle. Ce sont les hommes qui ont pour mission la préparation des cochons pour la cérémonie. Le professeur nous présente à son papa et aux quelques habitants qui cuisinent, installés par terre, entre les scooters et les voitures. Les morceaux de viande sont hachés très finement à la main et malaxés avec des oignons et des piments. Cette préparation sera consommée le jour de la fête. Le reste de l’animal (la tête, les pieds, les boyaux…) est consacré aux offrandes. Les têtes sont disposées au milieu de plateaux en bambou. Les morceaux de gras sont découpés comme des guirlandes enfilées sur de longs pics en bois avec des piments et des œufs durs. Des petites ombrelles décoratives sont confectionnées avec les boyaux de porc, l’illusion avec de la dentelle est parfaite !
Un voyage surprenant
Totalement imprévue, cette journée inattendue est l’un des moments forts de notre séjour. En choisissant Bali comme destination, nous espérions trouver une culture marquée par des coutumes ancestrales encore pratiquées de nos jours. Nous sommes comblés d’y avoir rencontré une population particulièrement accueillante qui perpétue ses traditions. Nous, qui étions en quête de dépaysement et d’authenticité, et bien nous sommes servis ! A votre tour, racontez-moi le plus inattendu que vous ayez vécu en voyage ? Quel évènement imprévu a particulièrement marqué votre séjour ?
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